- SUR SCÈNE
- SAMEDI 19 NOVEMBRE 2022
- L’HARMONICA MAGIQUE DE RACHELLE
- JEUDI 17 NOVEMBRE 2022
- LE MATISSE ORCHESTRA JAZZE À
- MARDI 8 NOVEMBRE 2022
- LES ENVOUTANTES MÉLOPÉES (...)
- VENDREDI 28 OCTOBRE 2022
- ÉLASTOCAT TOUT EN SOUPLESSE
- 21 OCTOBRE 2022
- 3e BLUES ROCK FESTIVAL A (...)
- TOMMY CASTRO A ALLUMÉ LE (...)
- “SAME PLAYER SHOOT AGAIN” (...)
- 23 SEPTEMBRE 2022
- L’AFRO TRANSE-BLUES DE TCHALÉ
- 17 SEPTEMBRE 2022
- CALOGEROCK SUBLIME LE THÉÂTRE
- 25 AOUT 2022
- LE SAX SHOW DE DON BILLIEZ « 
- 13 JUILLET 2022
- QUEEN : KING D’UN SOIR À (...)
- JUILLET 2022
- LES 3 COMMANDEMENTS DE (...)
- POÉSIE, CHANSON…ET CONTESTATION
- 28 JUIN 2022
- SCORPIONS À NICE : SOLIDARITÉ
- 30 JANVIER 2022
- JACK BON & THE BUZZMEN
- AU CINÉMA
- **** COULEURS DE L’INCENDIE
- *** MAESTRO’S) de Bruno (...)
- *** NOVEMBRE de Cédric Jimenez
- **** SIMONE Le voyage du (...)
- *** 107 MOTHERS de Peter (...)
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- *** REVOIR PARIS de Alice (...)
- **** « LES VOLETS VERTS » (...)
- **** « LES LEÇONS PERSANES (...)
- MAIS AUSSI
SUR SCÈNE.
SAMEDI 19 NOVEMBRE 2022
L’HARMONICA MAGIQUE DE RACHELLE PLAS ENCHANTE LE NON-LIEU A MARSEILLE
Super concert de l’harmoniciste Rachelle Plas et de Philippe Hervouët (son compagnon d’accompagnement et de cœur) samedi soir au Non-Lieu à Marseille où Blues & Polar a fait le déplacement avec une idée estivale pour Blues & Polar 2023 derrière la tête…
Une petite salle comme on les aime, au cœur du Vieux Marseille, tenue depuis dix ans - au 67 rue de La Palud - par Nini Dogskin et François Billard, un couple d’une rare bienveillance aimant les artistes. Et ça, ça se voit tout de suite, et ça fait chaud au cœur ! En première partie, l’harmoniciste aixois Claude Dasse et son complice Yann Gallego à la voix écorchée comme on l’aime, ont préparé le public avec un répertoire blues New Orléans bien agréable que l’on connaissait déjà pour les avoir vus et appréciés à Forcalquier dans nos Alpes-de-Haute-Provence, puis Rachelle Plas a assuré le show avec sa mallette d’harmonicas. Ses jolies Golden Mélody rouges de chez Hohner dont elle est l’ambassadrice dans le monde entier, avec un son d’une qualité très pure rappelant Stevie Wonder. On a pu l’apprécier notamment avec une très belle reprise délicate de la chanson du film Macadam cowboy chantée par Philippe Hervouët, puis sur une impeccable version du titre éponyme Bo Diddley de M. Bo Diddley himself, l’homme à la guitare carrée si étrange, écrit en 1958, et bien sûr, l’universel Sweet home Chicago de Robert Johnson repris en chœur par la salle.
Un concert chaleureux et amusant, empreint de partage, de talent et de convivialité avec de nombreux rappels et un verre de vin blanc du Languedoc au comptoir du fond de salle, à l’ancienne, pour savourer le tout. Sans oublier l’invitation à monter sur scène pour les stagiaires de la master-class de Rachelle Plas qui s’était déroulée en début d’après-midi. Un Non-lieu peut-être ; mais avec beaucoup de personnalité et de fraternité.
JEUDI 17 NOVEMBRE 2022
LE MATISSE ORCHESTRA JAZZE À LA PUISSANCE 8 !
Un concert exceptionnel organisé par le Rotary Club aixois assorti d’une vente de photos aux enchères, réalisée au profit de l’association « Des enfants et des livres » et du projet CEPPIA pour une Fondation de la photographie à Aix-en-Provence, constituée à partir du fond incroyable (2 millions de négatifs !) des 4 générations de photographes de la famille Ely. Le studio aixois créé en 1888, installé depuis 1903 dans l’historique Passage Lagarde doit en effet déménager à l’échéance mars 2023 en raison d’un projet immobilier. La petite salle de la Manufacture était plus que pleine pour ce concert-conférence consacré à Charlie Mingus, l’immense contrebassiste des années d’après-guerre, né en 1922. Un homme en colère tous les jours et qui n’a cessé de dénoncer la ségrégation raciale envers les noirs aux Etats-Unis, les exécutions à la chaise électrique… et la Musique classique interdite aux Noirs ! Ainsi, il n’y aura eu de violoncelle pour Charlie ; lui qui rêvait tellement d’en jouer. Quelle abjection incroyable à vomir… Toute cette histoire sur Charles Mingus a été racontée par le prodigieux conteur qu’est le saxophoniste Laurent Genest, et on ne s’est pas ennuyé une seule seconde à ce concert insolite à plus d’un titre, car de solidarité pour aider l’association « Des Enfants et des livres » et le projet CEPPIA, mais qui coïncidait aussi avec le premier concert du Matisse septet qui pour
l’occasion a joué à huit, le répertoire de Mingus, en alliant pédagogie, harmonie et talent.
Cependant, l’autre morceau de bravoure de cette soirée aura été la vente aux enchères d’une trentaine de photos du Studio Ely et notamment des clichés réalisés par Jean-Henry Ely et son père, sur la grande époque du jazz à Aix-en-Provence. Parmi ce lot, la photo d’Ella Fitzgerald chantant en 1975 sur la Place des cardeurs devant plusieurs milliers de personnes a été adjugée pour 750€ après une enchère passionnée, à un amoureux du jazz et de la cité du Roy René. Dizzy Gillespie, Dee Dee Bridgewater, Archie Shepp… ont également fait monter les enchères emmenées avec professionnalisme et fantaisie par Me Emmanuelle Hours. Maintenant, on attend de retrouver sur scène cette magnifique formation naissante qu’est le Matisse orchestra (qu’il soit à 7 ou 8) car ces musiciens qui viennent du jazz, mais aussi du classique, ont prouvé qu’ils avaient une véritable identité collective amicale, talentueuse et joyeuse. Du Blues au jazz, la lignée s’est inscrite naturellement - avec ou sans partition - sur du papier à musique ou à cigarette, bien présente dans l’âme de tous ces musiciens qui poursuivent cette mission de faire découvrir ces sons nés dans les champs de coton et les chants du gospel, car il y a encore beaucoup à faire pour apaiser les colères de Charles Mingus.
Les passionnés de jazz ont pu repartir avec des photos du Studio Ely acquises au cours le la vente aux enchères. Ici Miles Davis photographié par Jean-Henry Ely qui
décroche lui-même son cliché pour le remettre à son nouveau propriétaire particulièrement ravi. D’autres expositions sur la vie culturelle aixoise sont prévues
pour 2023. (Photos J.-P.T)
MARDI 8 NOVEMBRE 2022
LES ENVOUTANTES MÉLOPÉES DE SARAH MAC COY
Déesse du chant qu’elle porte haut et fort, telle une prêtresse chamanique souhaitant exorciser les mauvais sorts d’une vie passée torturée, Sarah Mac Coy nous a transportés, dès son entrée sur scène au théâtre Durance de Château-Arnoux, dans un monde fait de plaintes et de sourires complices, de hauts cris et d’envolées pianistiques, mais aussi de franches rigolades à chaque fois qu’elle saisissait son verre de vin rouge. Il y a assurément un peu de Nina Hagen et de Bjorg dans cette force de la nature qui compose à tour de bras hyper tatoués depuis sa jeunesse dans les pianos-bars de la Nouvelle-Orléans. Mais le blues roots de cette diva aux racines louisianaises s’est transformé aujourd’hui en un blues-pop-électro bien à elle, entourée des deux artistes des machines que sont les géniaux Antoine Kerninon et Jeff Halam. Et cela donne un univers musical planant aux effets lumière fascinants et variés transformant la scène en petite chapelle ou en piste aux étoiles. Chaque chanson est aussi l’occasion de revenir sur ses années passées entre ses ex, ses amours, ses peines et ses joies, mais surtout de nous faire partager ce bric-à-brac qu’elle a dans la tête, dans le cœur… et dans le reste dit-elle en éclatant de rire.
Ainsi « Mama’s song » cette très longue transe intense chantée, hurlée, pleurée... à genoux devant son piano, suppliant sa mère de prier pour elle, en parfaite osmose avec ses musiciens multipliant des sons imaginaires.
Un moment d’une force inouïe qui a soulevé le public du Théâtre Durance comble jusqu’à ses derniers rangs. Il y a comme un pouvoir de résonance très fort, jusque dans notre for intérieur, dans cette voix hors du commun. Sarah Mc Coy nous a subjugués.
VENDREDI 28 OCTOBRE 2022
ÉLASTOCAT TOUT EN SOUPLESSE
Le Trio vauclusien très élastique dans son répertoire musical allant du punk au rock électro, avec des touches rap mais façon MC5 des seventies, d’où son nom de baptême Élastocat, était en concert vendredi soir au Café du cours à Reillanne jamais avare de découverte grâce à Antoine Prohom dénicheur de talents singuliers (photo ci-dessous), patron des lieux. Un style très original avec des textes de poètes américains expliqués en intro. Des textes qui datent parfois, mais sont toujours d’actualité sur le monde actuel et sa destruction de la nature avec de surcroit une rythmique vigoureuse et imaginative soutenue par un clavier vintage à l’ancienne.
Et c’est pour voir ces vieux synthés remarquablement tenus par Léa Lachut que Blues & Polar avait effectué le déplacement. Il faut dire que Léa dans son éclectisme pratique l’accordéon (Eh oui !) depuis ses plus jeunes années et qu’elle joue encore aujourd’hui, autant du musette que du classique ou de la variété. A ses côtés, Stéphane Morice au chant tient la boutique et assure bougrement, tandis que Jean-Michel Bourroux à la batterie est le métronome du trio. Vraiment une très bonne surprise qu’Elastocat qui annonce faire du rock félin. Une qualification que je ne connaissais pas et je n’ai vu ni tigresse, ni puma sur scène... Mais quand le bluesman est conquis il le dit.
21 OCTOBRE 2022
3e BLUES ROCK FESTIVAL A CHATEAURENARD.
TOMMY CASTRO A ALLUMÉ LE FEU !
Le public était venu pour lui avant tout, car le bluesman américain est plutôt rare en France où il a néanmoins apporté sa contribution à quelques CD enregistrés chez Dixiefrog, mais aussi à quelques titres de l’ami Leadfoot Rivet cofondateur du label, comme Ta petite musique de nuit et Les choses que je f’saisais pour toi parus sur son bel album « Saint Blues » en français avec des invités comme Popa Chubby, Roy Rogers, Amos Garett, et Larry Garner. Sans oublier de saluer au passage l’harmoniciste Benoit Blue Boy et le regretté Patrick Verbecke parti rejoindre le ciel étoilé des constellations éternelles en 2021…
Ces mêmes invités que l’on retrouve en partie dans la version américaine du CD baptisée Bluesmaniac et qui déchire grave…
Mais Tommy Castro pour moi, ce sont ces deux morceaux d’anthologie composés dans les années 1990 que sont Like an angel et Right as a rain joués à la suite l’un de l’autre – et enregistrés en live – avec le public en feu du légendaire Fillmore de San Francisco, il y a plus de vingt ans. Et c’est encore avec ces vieux succès - plus proches du funk-soul que du blues trad - que le public très tranquille de Chateaurenard a commencé à frémir, finissant par se lever définitivement au 2e rappel via ce morceau « légendaire qu’est « Gimme some lovin » du Spencer Davis group chanté par Stevie Windwood en 1966. Et là, la voix haut perchée et pure de Tommy Castro dans la même tessiture que celle Stevie Windwood a fait merveille, avec toujours ce son de guitare distillé avec facilité et une puissance toute intérieure phénoménale. Pas de démonstration scénique, juste l’essentiel, avec toujours un sourire au coin des lèvres ; ce qui contraste avec certains artistes qui semblent avoir perdu leur « quinzaine » comme on disait jadis. Très belle soirée pour ces retrouvailles en terre de bouvine, après deux ans d’arrêt dus à la pandémie. Et chapeau aux organisateurs de si convivial festival que Blues & Polar découvrait pour la première fois… et surement pas la dernière !
“SAME PLAYER SHOOT AGAIN” : DU BLUES QUI REND SOUL…
Avec une voix plutôt « dirty » comme on aime, dans le style de l’ours Balou du Livre de la jungle qui serait apparenté à Garou et Joe Cocker, Vincent Vella a préparé idéalement le public de la salle de l’Etoile de Chateaurenard en première partie de soirée.Un blues teinté de soul qui nous a emporté sur les traces des deux albums de Same player shoot again joués en hommage aux grands guitaristes Albert King et Freddie King, en attendant peut-être BB King dans le futur… Et qui dit King, dit grand guitariste ; et Romain Roussoulière fondateur du groupe en est un assurément. Du grand art avec des touches subtiles pleines de sensibilité comme les King savaient le faire. Avec un clavier excellent, Florian Robin qui apporte une touche quasi électro parfois et cela donne un vrai groupe équilibré et complice où basse et batterie apportent un soutien sans faille comme des travailleurs de l’ombre, essentiels pour l’ensemble.
23 SEPTEMBRE 2022
L’AFRO TRANSE-BLUES DE TCHALÉ
Dernière soirée « pour de vrai cette fois » à la Boutique de la Bière de Christophe à Sainte-Tulle. Car il faut se rendre à l’évidence, l’automne est là et l’été indien s’est fait la belle. C’était l’occasion de découvrir un bluesman béninois résidant désormais à Aix-en-Provence, car comme dans bien des pays d’Afrique, les régimes au pouvoir sont souvent malmenés et la tentative de coup d’état du mois de juin 2020 à Cotonou n’est pas si veille… Dans ces conditions Tchalé passionné de blues s’est exilé en France, et il tourne en petite formation. Avec un bassiste excellent et un batteur (Guy) qui jouait pour la première fois avec eux, Tchalé nous a proposé un blues coloré d’Afrique soul avec des rythmes lancinant et longs qui rappelaient le sax Eddie Harris dans le film « Soul to soul » tourné au Ghana ponctués de réminiscences très James Brown. Il faudra revoir Tchalé dans de meilleures conditions que sur un parking balayé par le mistral, mais il y a beaucoup de promesses avec cette guitare qui fleure bon un blues aux racines africaines… Et à Blues & Polar, on adore les musiques métisses qui permettent aux hommes de bonne volonté de jouer ensemble juste pour le plaisir du partage et de l’émotion. A bientôt sûrement, Tchalé ! »
17 SEPTEMBRE 2022
CALOGEROCK SUBLIME LE THÉÂTRE ANTIQUE
Résolument rock, Calogero samedi soir à Orange balayée par le mistral, pour ce show magnifique donné dans le décor de rêve du vieux théâtre romain. Certainement ce qu’il y a de plus beau en plein air, quand toutes les travées sont bondées et que les téléphonent portables des fans se transforment – sur la demande expresse du maitre de cérémonie – en milliers de lucioles comme tombées de la Voie lactée. Près de 10 000 spectateurs étaient entassées dans cette demi-arène vertigineuse, antre des célèbres Chorégies où le son monte comme porté par ce mur incroyable de 37 m de haut ; fond de scène fascinant pour les siècles des siècles, Amen ! Entouré de musiciens multi-instrumentistes survoltés et talentueux, Calogero nous a renversés avec joie, réflexion, et émotion. Un grand spectacle dans un lieu unique et carrément magique.
25 AOUT 2022
LE SAX SHOW DE DON BILLIEZ « MUCHO CALIENTE ! »
Show chaud pour la dernière soirée de l’été chez Christophe à la Boutique de la Bière à Sainte-Tulle (04). Des années qu’il se démène comme un beau diable, lui le spécialiste « es Queue de charrue, Chimay, Maredsous, Pelforth, Jeanlain, Wambrechies, Duvel, Orval, Geuze lambic… j’en passe et des meilleures ». Et les Bas-Alpins comme les musiciens du cru ou de passage en été peuvent lui
dire merci, car la Culture populaire, c’est aussi ça ; un verre de vin ou de bière, une paëlla dans une assiette en carton ou un morceau de pizza, dans des lieux pas comme les autres, simples, sympas, originaux, comme le Café du cours à Reillanne ou le k’Fé’Quoi à Forcalquier, via Christophe, Antoine ou Bruno. Des lieux axés sur l’amour des musiciens avant tout, leur qualité musicale, et une certaine idée généreuse du spectacle pour le public. En l’occurrence plutôt saltimbanque, ménestrel et troubadour à l’image du saxophoniste Don Billiez qui fait partie de ces porteurs de sons ayant côtoyé les grands comme Nino Ferrer, Alain Bashung, Paul Personne… et les ont accompagnés pendant de nombreuses années. Aujourd’hui, Don Billiez entouré de sa joyeuse bande catalane aux couleurs arc-en-ciel produit une musique sans frontières, colorée, irisée, joyeuse et mélancolique parfois. Et de très haut niveau ! Quel plaisir j’ai eu d’avoir pu jouer avec lui et son groupe de super musiciens, sur un des morceaux de son nouvel album « Plein soleil » que je ne connaissais pas, mais qui reflète tout à fait sa personnalité joviale et pudique à la fois. Ne le ratez pas s’il passe dans votre périmètre culturel. Belle et chaude soirée « caliente »assurée. Chapeau Christophe ! Un mot que les musiciens de rue connaissent bien !
13 JUILLET 2022
QUEEN : KING D’UN SOIR À BERCY !
- Le temps des grands concerts – dont je n’ai jamais vraiment été fan - est revenu pour le plus grand plaisir des festivaliers convaincus. Bonjour la proximité avec 8000 spectateurs au Nikkaïa de Nice - sans masque - pour Scorpions toujours au top, et un Covid léger attrapé en prime ; et celle des 12 000 fans absolus de Queen, le 13 juillet à Paris pour le Rhapsody Tour à Bercy. J’ai sacrifié de bonne grâce au rite, même si les concerts plus intimes dans une église ou un pub auront toujours ma préférence. Mais le Rhapsody Tour de Queen avec Brian May, Roger Taylor et Adam Lambert, c’est un opéra-show à grande échelle, une ambiance grandiose digne de la finale du Superbowl aux USA, entre les Who et Johnny. Une moto qui descend discrètement du plafond pour surgir sur scène et des loges de fond de scène comme au Muppet show, avec des hologrammes de spectateurs plus vrais que nature. Une couronne royale gigantesque qui monte et descend et sert d’écran tout au long du spectacle. Un son d’une qualité incroyable, et trois voix – dont celle de Roger Taylor que j’adore – qui font un tout séduisant. Car sans être un fan absolu de Queen, j’ai découvert que je connaissais néanmoins les ¾ des chansons. Deux heures de show à l’américaine et le spectacle le plus grandiose que j’ai jamais vu en un demi-siècle. Avec Brian May guitariste génial et charismatique pouvant tout jouer, au point que j’ai pensé, à la fin d’un long solo, qu’il allait nous entrainer vers Pink Floyd et David Gilmour. Avec Roger Taylor qui derrière sa batterie envoie du bois façon Phil Collins époque Génésis avec un grain de voix bluesy -dirty comme j’aime… Enfin Adam Lambert, ténor façon couteau suisse, à l’aise partout, chantant tout avec élégance, truculence et – Queen oblige ! – une bonne pincée de kitch. Belle soirée, public aux anges et canicule à la sortie. The show must go on !
JUILLET 2022
LES 3 COMMANDEMENTS DE PATTI SMITH
POÉSIE, CHANSON…ET CONTESTATION !
Aux Nuits de Fourvière à Lyon, Jean-François Convert journaliste et chroniqueur musical France Culture et France Info – mais également musicien et enseignant de l’histoire de la musique - a assisté à son premier concert de Patti Smith (eh oui !) malgré une longue carrière de spécialiste du rock, du jazz, du blues… Et c’est particulièrement intéressant, car au travers de son article réalisé au fur et à mesure du concert - comme un match de foot en direct - il nous y fait partager son sentiment et fait découvrir le ressenti d’une première fois avec une légende. Waouh ! Très intéressant !
Enfin, en trois clichés - foi de JPT première vie de photographe de Presse à Télémagazine - il a capté toute l’âme de la grande prêtresse punk et poète, qu’est Patti Smith, passionnée de Marseille et d’Antonin Artaud, de la France et de la poésie de Rimbaud et Baudelaire… sans oublier la peinture. Il y a tout ! L’attitude, la sensibilité, la révolte…
Les images d’une grande dame des Arts qui a reçu la Légion d’honneur de la main de l’ambassadeur de France aux Etats-Unis, Philippe Etienne le 23 mai dernier, un mois plus tôt jour pour jour.
Cliquez et revivez ce concert pas comme les autres.
https://textes-blog-rock-n-roll.fr/patti-smith-aux-nuits-de-fourviere-lyon-je-taime/
On peut retrouver les chroniques de Jean-François Convert sur https://www.francetvinfo.fr/journaliste/jean-francois-convert Et sur son blog consacré à la musique : https://textes-blog-rock-n-roll.fr//
Photos Jean-Francois Convert Nuits de Fourvière à Lyon le 23 juin 2022
28 JUIN 2022.
SCORPIONS À NICE : SOLIDARITÉ AVEC L’UKRAINE !
Foule au rendez-vous – dont Blues & Polar – pour ces retrouvailles avec les légendaires Scorpions au Palais Nikaia de Nice. Klaus le chanteur a adressé un émouvant message de soutien à l’Ukraine à travers plusieurs chansons dont « Glory night » » reprise en chœur par les 7 à 8000 spectateurs présents, très émus, quand un drapeau jaune et bleu a surgi comme un étendard porteur de paix et de résistance, juste devant moi… Les années passent, mais Scorpions reste au top alliant générosité et solidarité. Un regard sur le monde qui ne date pas d’hier.
30 JANVIER 2022.
JACK BON & THE BUZZMEN
LES PREMIERS INVITÉS DE DISTRICT BLUES À L’EDEN D’ORAISON DEPUIS DEUX ANS ! Nous l’avions reçu pour notre 16 ème et ultime festival Blues & Polar au Parc de la Rochette à Manosque en 2017. Un concert formidable du bluesman rocker lyonnais Jack Bon pour une soirée d’adieu et un break de deux ans pour Blues & Polar avant de renaître en 2019, via « Les Voix de Toutes-Aures » toujours blues et toujours polar, mais sur le site merveilleux de la chapelle des hauteurs disposant d’un panorama incroyable. Pour Gilles Boncour et sa bande d’Eden District Blues, la musique aura été la même avec deux années de silence à l’Eden, mais pour cause d’effondrement du toit de la vieille salle oraisonnaise, puis le Covid 19 dans la foulée. Autant dire que dimanche, même si tout le monde était heu-reux de se retrouver dans cet antre voué au blues et à l’amitié, il y avait comme un voile de mélancolie dans l’air, à écouter ces morceaux qu’on connait tous, mais assis, masqués et gelés, car il n’y avait pas encore de chauffage ; les gros travaux n’étant pas terminés après un long imbroglio entre structures municipales et communautaires. Mais « On the road again » comme disait Canned Heat…. Jack Bon qui a eu son heure de gloire avec Ganafoul dans les années 70 évolue désormais avec Yves Rotacher (ancien batteur de Ganafoul et pote de toujours), Antoine Piedoz à l’harmonica, et ce dimanche, avec l’excellent bassiste Pierre Garcia qui jouait avec eux pour la première fois. Et l’on a eu droit à tous ces morceaux estampillés des monstres du blues roots venu des racines des champs de coton ou des usines de Chicago que sont Howlin Wolf, Robert Johnson, Chuck Berry, Freddie King... et que l’on retrouve sur leur album « Love, Peace, Rock & Roll ». Spoonfull, Around & around… nous ont remonté un moral plutôt dans les chaussettes depuis deux ans ; mais Eden district blues - comme Blues & Polar - a toujours l’idée de l’éducation populaire en tête et de la fête ; et le blues est une sacrée leçon de fraternité pour ça. Musique de toutes les émotions et du partage, le blues reste la musique des racines, celle qui a donné naissance à toutes les autres.
AU CINÉMA
**** COULEURS DE L’INCENDIE de Clovis Cornillac
Avec Benoit Poelvoorde, Léa Drucker, Olivier Gourmet, fanny Ardant, Nils Othenin-Girard… D’après le roman éponyme « Couleurs de l’incendie » de Pierre Lemaître, suite de la saga initiée avec « Au revoir là-haut » adapté par Albert Dupontel.
Le résumé. Février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, sa fille Madeleine doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière. Mais elle a un fils, Paul, qui d’un geste inattendu et tragique va la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l’adversité des hommes, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra mettre tout en œuvre pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l’Europe.
« A croire que les romans de Pierre Lemaitre, Prix Goncourt avec « Au revoir là-haut » – qui a débuté via le Polar - ont vocation à devenir des chefs d’œuvres cinématographiques eux-aussi ; car rarement des adaptations auront été aussi réussies que celles-ci. Pourtant, je me souviens du regretté Pierre Magnan, père du commissaire Laviolette incarné pourtant joliment par Victor Lanoux (avant son AVC) sur France 3, mais qui m’avait confié assis sur les marches du château de Sauvan ne guère gouter aux adaptations de ses romans au ciné et à la télé, hormis « La Maison assassinée » de Gorges Lautner avec Patrick Bruel tourné… au château de Sauvan à Mane, près de Forcalquier, à deux pas de chez lui ! On attendait donc la suite de cette saga avec cette fois Clovis Cornillac derrière… et devant la caméra. Et pas un seul instant, on ne se laisse distraire pendant plus de deux heures. Car il y a des moments forts d’entrée, et cela se poursuit avec une Léa Drucker impeccable dans son statut de « fille de » qui passe allègrement de la grande bourgeoisie aux quartiers populaires ; avec un Olivier Gourmet génial comédien belge que l’on voit de plus en plus dans les belles Séries sur Arte et Netflix, un Benoit Poelvoorde génial dans un rôle à contre-emploi, absolument pas comique… et un Clovis Cornillac qui devient la clé de voûte de l’édifice dans un rôle de taxi-homme à tout faire. L’apparition lumineuse de Fanny Ardant nous offre également un fantastique moment de cinéma lorsque la cantatrice qu’elle incarne, entonne – contre toute attente - au lieu du Wagner prévu, le Chœur des esclaves juifs dans le Aïda de Giuseppe Verdi, à Berlin devant un führer à la tribune totalement pétrifié… Allez vite voir ce très grand film plein d’émotion, empreint de l’Histoire de ce monde qui est toujours malheureusement un éternel recommencement. »
*** MAESTRO’S) de Bruno Chiche
Avec Pierre Arditi, Yvan Attal, Miou-Miou… Le résumé. Chez les Dumar, on est chefs d’orchestre de père en fils. François (Pierre Arditi) achève une longue et brillante carrière internationale tandis que Denis (Yvan Attal) vient de remporter une énième Victoire de la Musique Classique. Quand François apprend qu’il a été choisi pour diriger la Scala de Milan, son rêve ultime, son graal, il n’en croit pas ses oreilles. D’abord comblé pour son père, Denis déchante vite lorsqu’il découvre qu’en réalité c’est lui qui a été choisi pour aller à Milan…
« Bon sang ! Ça fait du bien ! Voilà la réflexion que se sont faites les personnes avec qui je sortais de la salle de projection. Ne comptez pas sur moi pour vous dire pourquoi et spoiler cet excellent film de Bruno Chiche, fort bien joué, car il y a pas mal de malice, par Pierre Arditi et Yvan Attal. Et ces deux-là s’y connaissent en renards du théâtre et de la mise en scène qu’ils sont. Mais si un quiproquo peut – comme souvent – donner lieu à des catastrophes familiales, ce n’est pas toujours le cas ! Et on suit donc le duo Attal-Arditi avec plaisir, couvé délicatement par une Miou-Miou toujours aussi précieuse dans ses rôles, ponctué de bouderies et de rasades de whisky, et on profite également d’une bande son remarquable avec de très belles voix et des choix musicaux séduisants. Bref un film qui fait du bien, mais on l’a déjà dit ! »
*** NOVEMBRE de Cédric Jimenez
Avec Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Sandrine Kimberlain… Le résumé. Paris, 13 novembre 2015 : les forces de l’ordre apprennent qu’une série d’attentats viennent de viser le Stade de France à Saint-Denis, des terrasses de café dans les 10e et 11e arrondissements de Paris et la salle de concert le Bataclan. Tous les services de police sont monopolisés pour empêcher les terroristes islamistes de sortir de Paris, en vain. Le témoignage d’une jeune musulmane va être la clé pour retrouver les assassins.
« Voilà un film dont on avait bien besoin pour montrer et démontrer ce qu’est vraiment une enquête de police d’envergure inédite, sans rôles surjoués et avec seulement la manière d’agir et réagir à une époque digitale et numérisée à outrance, même pour les barbus poseurs de bombes. Cédric Jimenez réussit pleinement cette mission qui nous entraine dans des sentiments les plus divers face à des personnages qui semblent sortir de l’époque des « Visiteurs », mais qui contrairement à Jean Réno et Christian Clavier ne prêtent pas à rire. Et pourtant ils existent ! Au-delà du réel même, capables de se faire sauter pour un paradis dont on attendra longtemps une carte postale. Cette traque des terroristes, on la suit, on la vit, à un rythme effréné, celui de celles et ceux qui n’ont pas dormi pendant plusieurs jours pour arriver à ceinturer cette maison de Saint-Denis près du périph où étaient retranchés ces fous de Mahomet pour finir en un dénouement cataclysmique. Et on voit que tous les « Ya’ka » et « Faut’kon » seraient bien inspirés de faire un stage avec ces policiers « black, blanc, beur » - mais oui ! - qui travaillent pour protéger et défendre la République. Un film utile pour l’Histoire ! »
**** SIMONE Le voyage du siècle de Olivier Dahan
avec Elsa Zylberstein, Rebecca Murder et Elodie Bouchez. Le résumé. Le destin de Simone Veil, son enfance, ses combats politiques, ses tragédies. Le portrait épique et intime d’une femme au parcours hors du commun qui a bousculé son époque en défendant un message humaniste toujours d’une brûlante actualité.
« Bien plus qu’un simple film, cette œuvre d’Olivier Dahan a une fonction historique, politique et mémorielle. Et ce voyage de 2h 15 sans répit, entre récit et flash-backs sur la déportation à Auschwitz, ne peut, ne doit, et ne devrait laisser personne indifférent. Car ils sont nombreux dans les adultes actuels nés du baby-boom, à ne pas savoir grand-chose sur leur famille envoyée dans les camps nazis parce que juifs ; tout comme sur les jeunes militaires français fait prisonniers de guerre, capturés tout de suite dans les Ardennes, restés en Allemagne pendant cinq ans pour y travailler dans des conditions indécentes et impitoyables que seul le dessinateur Jacques Tardi revenu sur les pas de son père, est parvenu à reconstituer. Eclairant ainsi les yeux de bien des septuagénaires... « Car définir la mémoire, dit Simone Veil, c’est la distinguer de l’Histoire ; tout simplement parce que la mémoire a une identité ! » Et c’est cette histoire d’une famille unie, juive mais animée par la laïcité, l’Europe, l’humanité, la dignité et la bienveillance que l’on découvre tout au long de ce film qui - j’espère - sera montré dans les collèges et lycées, avec à l’appui des discussions nécessairement encadrées pour décoder les images très brutales que le voyage en wagons à bestiaux à partir de Drancy et la vue des camps de déportation offrent aux spectateurs.
Mais il n’y aura bientôt plus de Ginette Kolinka et quelques autres survivantes de la déportation pour témoigner en classe de l’horreur nazie. Et il faudra alors faire confiance à l’Histoire, tout simplement ! Ce qui sera bien différent. Cependant, ce film porté de manière totalement habitée par Elsa Zylberstein et remarquablement incarné par Rebbecca Murder pour la jeunesse de Simone Weil, n’est pas que cette période de l’holocauste. On y découvre aussi une Simone Veil au caractère bien trempé qui ne se résume pas au Droit à l’avortement pour les femmes, mais une femme politique ministre du gouvernement qui a œuvré pour les malades du sida et la recherche médicale, qui a transformé les accueils à l’hôpital, visité les prisons en France sous l’œil de directeurs ne l’accueillant pas à bras ouverts, et les femmes prisonnières et torturées par la France en Algérie. Simone Veil était une pionnière des idées modernes qui dérangent, car la laïcité républicaine qu’elle prônait – à l’image d’aujourd’hui – est toujours un mot inconnu, voire interdit pour bon nombre de religieux intégristes du monde entier et plus encore des républiques islamistes et autres dictatures de tous poils de tous les continents. Allez voir ce film, emmenez vos enfants pour leur faire découvrir l’obscurité et l’intimité d’une salle de cinéma, et parlez avec eux ensuite. « Mais pas de politique à table » disait toujours Simone ! »
*** SANS FILTRE de Ruben Östlund. « Palme d’Or au Festival de Cannes 2022 ». (Durée : 2h 29 mn). Sorti le 28 septembre 2022. Le résumé. Après la Fashion Week, Carl et Yaya, couple de mannequins et influenceurs, sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Tandis que l’équipage est aux petits soins avec les vacanciers, le capitaine refuse de sortir de sa cabine alors que le fameux dîner de gala approche. Les événements prennent une tournure inattendue et les rapports de force s’inversent lorsqu’une tempête se lève et met en danger le confort des passagers.
« La comédienne Charlbi Dean Kriek - épatante dans ce rôle d’influenceuse-mannequin - qui incarne Yaya est décédée brutalement le 29 août 2022, à l’âge de 32 ans, des suites d’une maladie pulmonaire soudaine. Un immense voile de tristesse accompagne donc ce film à chaque projection… Ce qui rend cette Palme d’Or un peu particulière pour le spectateur d’autant que 2h 30 même si ça passe très bien, cela occasionne quand même quelques longueurs. On navigue ainsi entre La croisière s’amuse, La noce chez les petits bourgeois de Bertold Brecht et Robinson Crusoé à la faveur d’un jeu de massacre final entre nouveaux amis. Car lorsqu’on n’est pas du même monde, il arrive que la lutte des classes - inimaginable pas de prime abord sur un yacht de luxe - surgisse au moment le plus inattendu entre milliardaires et ex petites mains de la vaisselle, du ménage et de la cuisine. Et on se délecte alors de plusieurs retournements de situation ne manquant pas de sel, en pleine mer. Pour son premier film Ruben Östlund livre une œuvre qui fera date avec une scène dantesque et sans filtre de tempête sur un vaisseau malade de ses occupants ballotés par les vagues jusqu’à les transformer en êtres de vomi et de chairs malades… Au point que le spectateur manquant de vigilance pourrait aussi se laisser aller. A voir vraiment pour en discuter après entre amis. Faites attention aux fruits de mer néanmoins.
*** 107 MOTHERS de Peter Kerekes.
(2021). Le résumé. Lyesa, une jeune Ukrainienne, a poignardé son mari après une scène de ménage. Condamnée à sept ans de prison, elle accouche d’un petit garçon alors qu’elle est incarcérée dans une prison d’Odessa, en Ukraine. Ici, les mères peuvent s’occuper de leurs enfants jusqu’à leurs trois ans. Mais à l’approche de cet anniversaire fatidique, Lyesa tente tout pour ne pas être séparée de son fils.
« Avec le contexte actuel de l’Ukraine attaquée, envahie et massacrée par la Russie de Poutine, on regarde ce film avec une attention toute particulière. Car dans cet univers de la prison au féminin où les conditions sont rudes, spartiates et sans confort, il y a néanmoins de la solidarité et de l’amour malgré la crainte du lendemain et du temps qui s’étire. En effet, ce film du cinéaste slovaque primé à la Mostra de Venise qui oscille entre documentaire et fiction, ne compte qu’une comédienne professionnelle (Maryna Klimova dans le rôle de Lyesa) mais en revanche, les 107 vraies mères de la prison d’Odessa !Et cela donne à cette réalisation très esthétique malgré la dureté du sujet, comme un côté pictural d’images de la vie de tous les jours en prison avec en tête, l’espoir de la sortie et la peur du jour nouveau et libre dans un contexte familial qui n’existe plus. La solitude au bout du chemin… pour finir ou recommencer ?
*** KOMPROMAT de Jérôme Salle
avec Gilles Lellouche, Joanna Kullig et Mikhaïl Gorevoï. Le résumé. Russie, 2017. Mathieu Roussel est arrêté et incarcéré sous les yeux de sa fille. Expatrié français, il est victime d’un « kompromat », en l’occurrence de faux documents compromettants utilisés par les services secrets russes pour nuire à un « ennemi de l’Etat ». Menacé d’une peine de prison à vie, il ne lui reste qu’une option : s’évader, et rejoindre la France par ses propres moyens… L’intellectuel va devoir se transformer en homme d’action pour échapper à son destin.
« Tous ceux qui n’ont jamais pied un pied, dans un de ces Pays de l’Est frères de l’ex-URSS (Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie…) voient toujours dans certaines images, des clichés tenaces à la vie dure. Mais pour y avoir passé du temps dans les années 70, pour divers reportages comme le match de Coupe d’Europe de football entre le Dukla de Prague et le FC Nantes de Suaudeau-Budzinski en 1978, puis à Arad près de Bucarest, peu de temps après le renversement et l’assassinat des époux Ceaucescu, je peux attester que l’on est bien content de rentrer chez soi en France, et que ceux qui parlent de dictature actuellement en France auraient bien fait – à l’époque - d’aller y faire un tour... Kompromat avec un époustouflant Gilles Lellouche nous entraine dans une course-poursuite folle avec ses trousses, des service secrets russes peu enclins à la grande poésie de Pouchkine ou de Marina Tsvetaïeva. C’est un vrai thriller palpitant, haletant et très dur parfois comme ces scènes en prison, qui fait passer de la Culture occidentale avant-gardiste – via un spectacle de danse très « gay » en ouverture - à la Culture rude et rurale de la Sibérie avec un public de diplomates et de notables totalement médusé… Et on découvre alors toutes les nombreuses facettes de ces régimes où l’on s’appelle camarade, mais où la critique n’existe pas, malgré la promesse de démocratie, et où la vodka à haute dose ou la tuica roumaine ainsi que la bière permettent d’oublier le manque de liberté. Kompromat est un film puissant qui ne plaira pas à certains, mais il a le mérite, non pas d’enfoncer des portes ouvertes, mais plutôt de défoncer des portes closes, comme on fait ceux qui ont démoli l’odieux Mur de Berlin.
*** REVOIR PARIS de Alice Winocour
avec Virginie Effira et Benoit Magimel.
Le résumé. Revoir Paris est un film récent sorti en 2022 qui explore les traumatismes des victimes d’un attentat, inspiré par les attentats de novembre 2015 à Paris, et la reconstruction psychique nécessaire qui peut être aidée par la mise en commun de ses souvenirs pour aller au-delà.
« Avec Virginie Effira et Benoit Magimel, Alice Winocour a réuni un couple de cinéma d’une justesse incroyable dans lequel on peut tous se retrouver tant les sentiments, les peurs, les joies et les peines inconsolables à jamais nous semblent innées, familières, personnelles même, sans avoir pour autant connu le bruit terrible saccadé et mortel des balles de Kalachnikov tirées par les terroristes djiadistes, transperçant des corps sidérés, terrifiés, cachés sous des tables et des chaises… Et tout autour, juste après, il reste les vivants. Celles et ceux qui ont été blessés physiquement comme Benoit Magimel ; d’autres pas ou peu comme Virginie Effira et sa seule cicatrice au bas du dos, et qui ne se souvient de rien… Commence alors une rencontre, un retour en arrière via des flashes, de la sueur, du sang et des larmes ; une recherche du passé oublié qui ne revient que par bribes, la vie familiale qui s’érode et disparait… On parcourt Paris, ses rues, sa banlieue, en recherchant celui qui (nous) a tenu la main pendant le massacre des innocents avec pour indice un simple tatouage au poignet. Revoir Paris est un film sur le retour à la vie, mais une vie qui ne sera plus jamais pareille. Les traumatismes invisibles sont les plus difficiles à combattre et les remèdes sont personnalisés. Allez revoir Paris.
**** « LES VOLETS VERTS » de Jean Becker
d’après le roman (librement adapté) de Georges Simenon. « Les Volets verts » voilà un titre de Simenon qui chante comme une chanson de Souchon ou une petite cantate signée Barbara. Eh oui, le père de Maigret n’a pas écrit que des polars. Il avait aussi une plume vagabonde pleine de poésie et de talent, à l’image de ce roman, pourtant sans intrigue, terminé le 27 janvier 1950 à Carmel by the sea en Californie et paru dans la foulée aux Presses de la Cité. Voilà qu’il ressort en Poche pour saluer joliment la sortie du film éponyme de Jean Becker, avec un casting de rêve très « planches de théâtre » : Gérard Depardieu, Fanny Ardant, Fred Testot, Benoit Poolvorde, Anouk Grimberg et la douce Stefi Selma... On se balade ainsi de théâtres mythiques en restaurants légendaires, de bars huppés en hôtels vieux chic british, du Bœuf sur le toit à la Nationale 7 avec un chauffeur nommé Fred Testot qui a fait du chemin depuis le SAV mythique de Canal Plus avec Omar Sy, de Paris au merveilleux Cap d’Antibes dans les années 50, sans nostalgie ni mélancolie, seulement un gros pincement au cœur qui parfois alerte sur l’imminence de la fin d’un destin. Avec ce monstre de force et de tendresse, de jovialité et de rudesse qu’est Gérard Depardieu.
Il n’y a pas vraiment d’histoire, mais on s’en fiche ; la vie se déroule comme le fil d’une chanson. Parfois un couplet revient, pas millimétré pour un sou. Les volets sont verts, la nuit parisienne très noire, froide et plutôt alcoolisée, souvent ! Le temps passe et on grimpe dans la Peugeot de Testot avec un Depardieu las, fatigué, malade, imposant et peu tranquille. Géant et simple, néanmoins, comme si on était invité à la partie de pêche ou au bar du coin… On a même revu avec bonheur, le duo béni de « La femme d’à côté » de François Truffaut, avec une Fanny Ardant éblouissante telle une reine. Les volets sont toujours verts au Cap d’Antibes et la mer toujours bleue, et on y attend toujours quelqu’un… »
**** « LES LEÇONS PERSANES » de VADIM PERELMAN
(2 heures) Le résumé. 1942, dans la France occupée Gilles est arrêté pour être déporté dans un camp en Allemagne. Juste avant de se faire fusiller, il échappe à la mort en jurant aux soldats qu’il n’est pas juif mais persan... En effet, “Les Leçons Persanes” est basé sur une nouvelle de Wolfgang Kohlhaase qui y raconte comment un juif est parvenu à faire croire qu’il était persan. Ce mensonge le sauve momentanément puisque l’un des chefs du camp souhaite apprendre le farsi pour ses projets d’après-guerre. Au risque de se faire prendre, Gilles invente une langue chaque nuit, pour l’enseigner au capitaine SS le lendemain. La relation particulière qui se crée entre les deux hommes ne tarde pas à éveiller la jalousie et les soupçons des autres. « On ressort de ce film littéralement pétrifié, yeux humides et cœur au bord des lèvres, scotché et terrifié devant tant de violence abjecte et planifiée par une idéologie nazie crasseuse, odieuse, et déshonorante pour la race humaine. Et on pense alors à ces « gilets jaunes » et autres « antivax » qui ont l’audace et l’indignité infâme de s’accoler une étoile jaune sur la poitrine pour dénoncer la « dictature » qui sévirait en France actuellement, osant ainsi comparer leur sort à celui de ces pauvres hères marchant dans la neige et le froid vers des clairières où hommes, femmes, enfants et bébés seront fauchés par une rafale de mitraillette tirée dans le dos, ou vers des fours crachant une fumée noire où leur supplice finira en ignominie finale. Comme un champ d’étoiles jaunes teintées de rouge, tels des coquelicots ensanglantés sur la neige immaculée. Les Leçons persanes » montre néanmoins jusqu’où l’homme peut aussi agir dans son cerveau pour vaincre sa peur et imaginer des stratégies de survie incroyables. En imaginant une langue persane (le farsi) dont il ne connaît pas un seul mot, Gilles crée et fabrique de toutes pièces un Esperanto fait de milliers de mots qu’il va devoir insérer dans son disque dur cérébral – et se souvenir au risque d’être démasqué - en s’inspirant de la longue litanie des noms de prisonniers inscrits sur les registres du camp. Et qui eux-aussi, tels des autodafés, finiront dans les flammes pour ne pas laisser de traces, avant l’arrivée des Américains. Nahuel Pérez Biscayart (Gilles) et Lars Eidinger (l’officier SS responsable du camp de transit) sont prodigieux dans ces rôles d’une dureté malsaine, où parfois un nuage de poésie traverse l’instant, comme le passage furtif d’une lueur d’humanité, mais ça ne dure jamais ! Les idéologies de ce type ont la vie dure et la fuite du SS vers des paradis d’Asie ou d’Amérique du sud reste toujours l’échappatoire pour ces barbares au cœur de pierre… Un très grand film dont on ne ressort pas indemne, et qui donne à réfléchir sur la nature humaine. »
MAIS AUSSI
Un problème technique nous empêche actuellement de retrouver nos anciens comptes-rendus de visionnage de films. et de concerts. Nous sommes à leur recherche.